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Souvent critiqué depuis son arrivée au PSG pour son « manque d’efficacité », Edinson Cavani semble aujourd’hui en mesure de faire taire les sceptiques. Sa formidable saison pourrait d’ailleurs enfin le légitimer en tant que serial buteur du PSG.

Edinson Cavani cet ailier inutile ?

Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas pour « El Matador » , longtemps dans l’ombre imposante de Zlatan Ibrahimovic, Cavani semble à présent pouvoir se faire une place au soleil.
Pourtant tout ne fût pas facile pour l’uruguayen … Pendant longtemps isolé sur l’aile gauche de l’attaque parisienne dans un rôle ingrat, il a dû faire face à de multiples critiques souvent injustifiées. Tantôt trop défensif ou pas assez technique, parfois jugé inefficace. En réalité trop souvent jugé plutôt qu’analysé.


En effet comment reprocher à un joueur son engagement de tous les instants ? Alors certes une meilleure gestion de ses courses pourrait lui permettre de gagner en lucidité lors des phases offensives mais risquerait de dénaturer complètement le style d’un joueur tellement important dans un collectif et une équipe qui adopte parfois un style trop « facile ». En témoignent ses innombrables rushs défensifs, si appréciés du Parc des Princes, qui donnent une impulsion à la récupération du ballon de toute l’équipe du PSG.

Quant à son inefficacité, très sévères ont été ceux qui lui reprochaient de ne pas être assez décisif. Faut-il rappeler que Cavani jouait à un poste qui n’était pas le sien pendant près de trois saisons. Avec un rendement devant le but plutôt satisfaisant et chaque fois au moins 20 buts marqués !

A titre comparatif, il devançait déjà à cette époque en terme statistique l’apport de Lucas ou de Di Maria cette saison.
Seule ombre au tableau, son manque de finesse technique occasionnelle dans les contrôles et les passes qui était préjudiciable sur les ailes de l’attaque de Paris. De plus lorsque l’uruguayen avait été amené à évoluer dans l’axe en de rares occasions et il avait plus ou moins déçu (Match retour à Chelsea …) alimentant encore plus les critiques à son égard.
Mais encore une fois tout n’était pas fait pour mettre un Cavani en manque de repères au poste de numéro 9, en confiance. Notamment sur le plan médiatique où il était sans cesse remis en question et comparé à Zlatan Ibrahimovic. Et cela en dépit de toute analyse du cadre dans lequel évoluait le joueur.

Tout d’abord, le contexte sportif : fraichement transféré, ailier gauche … mais aussi personnel dans lequel il évoluait à cette période :
Instance de divorce avec sa femme et condamnation de son père à une peine de prison dans un tragique accident de la route impliquant un décès.
Sa déclaration dans le JDD confirme la difficulté qu’il éprouvait à cette époque «  C’était dur. J’ai dû gérer toutes sortes de sensations. Ca m’accompagnait partout, en permanence. J’ai dû mettre toute mon énergie pour ne pas me déconcentrer. »
Ses performances remises dans un tel contexte ne peuvent dès lors que forcer l’admiration car plus d’une personne aurait pu désespérer des vents contraires qu’a dû affronter l’uruguayen pendant ses débuts sous la tunique du PSG.

Remises dans leur contexte, les performances de Cavani prennent donc un tout autre poids. Ceci étant dit il ne faut pas oublier que le titulaire du poste d’avant-centre de l’époque Zlatan Ibrahimovic est devenu le meilleur buteur de l’histoire du PSG en quatre saisons à peine. Dépassant des légendes comme Pauleta, Rocheteau, Dahleb, Raï ….. tout en délivrant un nombre remarquable de passes décisives (52 ) , domaine où Zlatan surpasse de très loin Edinson Cavani.
C’est d’ailleurs indéniablement son arrivée au PSG qui a véritablement fait basculer le projet parisien dans une autre dimension. Le suédois a fait grandir le club sportivement mais l’a aussi popularisé à l’étranger grâce à son statut de superstar du football. Cette plus-value là est difficilement quantifiable mais témoigne du rôle primordial de Zlatan Ibrahimovic dans la réalisation du projet qatari.

En effet, il est l’un des seuls joueurs capables de dépasser le simple cadre sportif et d’amener un réel apport en terme de marketing et de crédibilité au sein de la sphère foot et business. Rôle que ne saurait remplir Edinson Cavani …
Ainsi entre petites phrases tapageuses et gestes techniques mémorables, le passage à Paris d’ Ibrahimovic restera dans toutes les mémoires. Au point même de faire entrer « zlataner » dans le dictionnaire de la langue Française (rosser de manière rapide d’après le Robert ).

C’est dire l’impact qu’a eu l’enfant de Rosengard sur le plan sportif mais aussi dans la société française en général !
152 buts en 178 rencontres, un nouveau mot plebiscité par l’académie française, une fascination totale de beaucoup de gens. On peut dire qu’Ibra n’a pas fait dans la demi-mesure.

Pourtant, derrière des chiffres impressionnants et une assurance (arrogance ?) qui relève d’une communication extrêmement bien ficelée se cache une réalité parfois moins flatteuse pour le colosse suédois…

Zlatan Ibrahimovic fort avec les  « faibles »

En effet lorsque l’on dépasse quelque peu les chiffres bruts impressionnants de Zlatan on distingue que nombre de ses éclats ont lieu face à des équipes moyennes même sur la scène européenne :
En L1  11 buts face à Nice, 10 face à St Etienne, seulement 1 contre Monaco
En C1  Quadruplé contre Anderlecht phase de groupe , doublé face à Benfica phase de groupe,
Seulement 3 buts en phase finale de LDC si l’on excepte le doublé à Leverkusen
Les chiffres montrent que le suédois est finalement bien moins « zlatanesque » en Europe que sur la scène nationale où il écrasait à lui seul le championnat. Or le véritable défi sportif du PSG version QSI réside bien dans la conquête d’un titre européen.

Dans ce domaine force est de constater qu’avec Zlatan Ibrahimovic l’équipe a toujours chuté au stade des quarts de finale. Il n’a d’ailleurs que rarement réussi à faire pencher la balance du côté du PSG en près de 16 matchs à élimination directe (Doublé à Leverkusen , but à l’aller et au retour contre Chelsea et égalisation face à Barcelone).

De son côté, Edinson Cavani semble être plus décisif pour le club de la capitale. En 12 rencontres a élimination directe il totalise : 2 buts en 8ème face à Chelsea et 1 réalisation a chaque match de la rencontre aller-retour contre le FC Barcelone cette saison (la seule où il évolue en pointe).