C’est officiel, Christophe Galtier est le nouvel entraîneur du PSG. Une nouvelle ère s’ouvre donc dans le projet QSI avec un entraîneur français à sa tête. Bon ou mauvais choix ? Ben Labarthe-Piol vous livre son édito. 

Maintenant que le transfert de Galtier est officialisé, et que celui de Zidane est (au moins temporairement) enterré, on peut commencer à parler des doutes et du scepticisme qui entoure le nouvel entraîneur parisien. Au hasard, le coach Niçois serait un choix incompréhensible eu égard à la politique bling-bling des Qataris. Il serait un choix par défaut car le principal candidat au poste aurait décliné l’offre Parisienne. Sa faiblesse tactique est pointée du doigts par tous les sachants du microcosme français. Enfin et surtout, il n’aurait pas la poigne pour s’imposer face au vestiaire Parisien.

Si tout cela vous fait penser à quelqu’un, ne cherchez pas plus loin. Laurent Blanc, au moment de sa nomination, était supposément le pire choix pour entraîner le PSG. Le choix numéro 8 (derrière des noms illustres comme Villas-Boas notamment) et selon certains depuis, le pire entraîneur qu’ait connu le club. Pourtant, on sait depuis que si son passage dans la capitale n’a pas été une réussite totale, nombreux sont ceux qui regrettent un gars qui n’avait, à priori, pas trop de problèmes dans le vestiaire et qui a su faire jouer l’équipe comme peu depuis lui. Tout comme Galtier à l’heure actuelle, malgré un track-record impeccable sur la scène nationale (titre de champion de France avec Bordeaux en pratiquant un jeu magnifique), rien ne pouvait racheter Laurent Blanc aux yeux des suiveurs. Trop lisse, trop timide et finalement trop Français.

Galtier, le nouveau Laurent Blanc ?

Au-delà de palmarès semblables, une autre caractéristique rapproche les deux techniciens. Les deux se sont toujours appuyés sur un milieu fort. C’est Blanc qui a instauré le milieu à trois Thiago Motta – Verratti – Matuidi là où Galtier a su faire du milieu Lillois la force motrice de son équipe avec des joueurs comme Benjamin André et Renato Sanches. Ne nous y trompons pas, c’est là-dessus que va se faire la refondation de Paname cette année et le premier transfert de Vitinha n’en est que le premier signal.

Mais Galtier possède une autre caractéristique qui a cruellement manqué à Paris ces dernières saisons. Cela peut plaire ou non mais dans la bonne tradition des entraîneurs de Ligue 1, ce coach s’appuie sur un bloc équipe et une base défensive solide. En vérité, c’est quand même ce que font tous les coachs (qui gagnent) depuis la nuit des temps, de Klopp à Mourinho, et même en passant par Guardiola. Pour certains, cela peut effectivement aller à l’encontre de tout ce que Paris a fait depuis des années, mais c’est aussi ce qui explique pourquoi ce club s’est toujours planté.

Galtier, le choix de Campos

Reste un dernier paradoxe dans toute cette histoire. Alors que tout le monde semble s’accorder quant au fait que le problème à Paris n’est pas l’entraîneur mais la direction sportive. Alors que nous chantions les louanges de Luis Campos et son œil aiguisé. Ce dernier deviendrait subitement mauvais et incompétent quand il est persuadé que Galtier ferait l’affaire. Dit autrement, il faudrait enfin s’appuyer sur un mec qui s’y connaît mais pas pour tout non plus.

La réalité, c’est que si Galtier était Allemand ou Espagnol. Qu’il avait été champion dans son pays ou qu’il s’était même contenté de performer avec son équipe dans son championnat, on aurait trouvé l’idée géniale. Tout comme on pensait que Tuchel et Emery étaient de bonnes idées. Il s’agissait d’ailleurs de bonnes idées, la suite de l’histoire l’a montré. Ils n’ont simplement pas eu le loisir d’imposer leur méthode au club. Luis Campos est parvenu à imposer le choix de Galtier. C’est une excellente nouvelle et la meilleure preuve que des choses sont en train de changer.