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Grégoire Akcelrod est un homme comme les autres, il est supporter du PSG. Son amour pour le club, il le cultive depuis sa plus tendre enfance, lui qui a grandi juste à coté du Camp des Loges. Privé de foot prématurément, il a décidé de mettre toutes les chances de son coté pour malgré tout réaliser son rêve, quitte à se servir de son club de coeur, celui-là même qui l’en a finalement en partie privé. Si son histoire hors du commun l’a mené sur de nombreuses pelouses à travers le monde, celle du PSG s’est longtemps refusé à lui. C’était sans compter sur ce que lui appelle la chance, et que d’autres appellent la triche. Retour sur son histoire d’amour contrariée avec le club de la capitale, entre vraies déclarations et faux semblants. 




Salut Grégoire, tu nous confirmes que tu es un vrai supporter du PSG ?

Grégoire Akcelrod : Moi je suis né à Saint-Germain-en-Laye, Paris c’est mon club de coeur depuis toujours. Mon rêve c’était de pouvoir y jouer !

C’était quoi ton rapport au club en tant que supporter quand tu étais jeune ?

G. A : Moi j’allais souvent au Stade, surtout à l’époque de Ronaldinho, j’étais heureux de payer ma place parce que c’était pour moi le plus grand talent. On savait qu’il allait se passer quelque chose quand il jouait. J’avais des posters de joueurs du PSG quand j’étais petit, j’avais celui de Christian, celui de Rai, le PSG ça a toujours été en moi. Ça a toujours été mon rêve de joueur en pro en équipe première.

Tu racontes avoir joué au Paris Saint-Germain, c’est vrai ça ?

G. A : Moi j’ai joué au PSG en section amateur, mais bon, ça s’appelle PSG. Sauf que les clubs ne savaient pas qu’il y avait une section amateur, donc moi je mettais sur mon CV « équipe réserve ».

Malgré tout, tu expliques dans le livre que tu t’es servi du PSG pour réaliser des essais dans des clubs pro, est-ce que tu regrettes aujourd’hui avec le recule ?

Grégoire Akcelrod : En fait à l’époque j’avais le choix entre jouer en National au FC Sens avec Lionel Charbonnier comme coach et jouer en équipe 5 au PSG. J’ai choisi le PSG parce que je me disais que jouer en National à mon âge n’allait jamais me permettre d’être repéré. Il n’y avait pas de recruteurs ou d’agents à cette époque. Alors que si je jouais au PSG, en utilisant mon site internet, les vidéos et les articles de presse dont je m’étais servi, je pense que je pouvais réussir plus facilement, donc c’était vraiment un choix stratégique. J’ai préféré ne pas gagner d’argent et jouer en équipe 5, parfois être capitaine du PSG, ce dont j’étais super fier. Donc non je ne regrette pas tout ce qui m’est arrivé.

Il y a une anecdote sur laquelle tu es déjà revenu, c’est celle de la fameuse photo que tu prends au Parc des Princes, tu peux nous raconter ?

G. A : J’avais une copine qui travaillait à la boutique du Parc, et je suis allé la voir un jour de déprime et pour être sympa elle me propose d’aller sur la pelouse grâce à son pass. Je ne m’y attendais absolument pas, mais quand elle me l’a proposé, ça a tout de suite fait tilt et je suis allé acheter un maillot de foot et l’ai fait floquer. Pendant la visite de Parc j’ai enfilé le maillot et je lui ai demandé de me prendre en photo devant le tunnel de l’entrée des joueurs. Pour moi, prendre une photo avec le maillot officiel au Parc des Princes c’était une promo de rêve, mais c’était un énorme hasard, je n’aurais jamais cru que j’allais avoir une photo au Parc dans ma vie. Je n’aurais même jamais cru pouvoir mettre un pied sur la pelouse du Parc.

C’était donc bien intentionnel de prendre cette photo et cette pose style photo de présentation officielle devant les rideaux de l’entrée des joueurs ?

G. A : Bien sûr ! Ça, c’est fait exprès, mais je ne savais pas que j’allais être pris ce jour-là. Mais évidemment, on me donne une opportunité comme ça, je n’allais pas la rater, j’aurais pu vendre mon appart pour cette photo !

Et comment réagissaient les salariés et les dirigeants du club à l’époque en voyant tout ça ?

G. A : Cette photo je ne l’ai mise que sur mon cv et je ne l’ai envoyé qu’à des agents étrangers parce que je savais très bien que les gens pouvaient se renseigner en France. Donc personne ne savait exactement qui j’étais. La seule chose qui m’est arrivée c’est quand un agent qui me propose un essai Melbourne en Australie me demande un accord du PSG. Donc je suis allé voir la section amateur en leur demandant le papier pour faire l’essai. Ils m’ont fait une attestation qui m’autorisait à le faire à Melbourne donc là ils ont commencé à se poser des questions en voyant un joueur de district aller faire un essai dans un club qui joue la Ligue des Champions en Asie. Je sais que le directeur sportif de l’époque, Alain Roche, avait reçu des appels de clubs étrangers pour se renseigner sur moi mais même lui ne savait pas du tout qui j’étais. Il y a donc eu des incompréhensions avec lui à l’époque. On l’appelait pour savoir ce qu’il pensait de moi pour la D2 anglaise ou la D1 écossaise …

Et ça ne choquait personne au sein du PSG que tu joues en équipe 5 mais que des clubs professionnels s’intéressent à toi ?

G. A : Moi j’étais discret je ne disais rien à personne et quand j’avais une semaine d’essai et que je devais partir à l’étranger je disais que je devais bosser au Mc Do et que j’avais des horaires contraignants. On ne me disait rien puisque je n’étais pas payé, je n’avais pas de comptes à rendre.

Tu entretenais des rapports avec certains joueurs ou dirigeants du groupe pro à l’époque ?

G. A : Non je ne côtoyais pas les joueurs du PSG en pro. J’ai juste rencontré Georges Weah un jour à Miami et lui c’est un super mec. Je lui ai dit que je jouais en équipe 5 au PSG en amateur et il ne m’a pas jugé sur mon CV lui, c’est une très bonne personne qui était simplement contente de rencontrer un autre fan de foot comme lui. Je n’ai pas pu joueur avec lui malheureusement …

Tu n’as jamais eu envie de dire ta vérité après le fiasco de la non signature à Sofia ?

G. A : En fait j’étais énervé par le fait que ce ne soit pas le sportif qui comptait dans le football professionnel. Pour moi, l’essai c’était le plus important, alors qu’en fait c’était le CV qui comptait partout. Moi, en plus du CV j’avais des haters du forum “Culture PSG” qui voulaient me détruire à tout prix, qui ne voulaient pas que je réalise mon rêve, ça n’a pas été évident à vivre donc je me cachais. Je ne voulais absolument pas qu’on communique sur moi, sauf qu’au CSK Sofia, quand j’arrive il y a un photographe qui m’a pris en photo, j’ai fait une interview donc c’était compliqué. Si ils n’avaient pas communiqué sur moi la veille mais le lendemain, j’aurais signé mon contrat et ça aurait été trop tard …

Aujourd’hui tu en veux aux membres du forum “CulturePSG” ?

G. A : Le regret que j’ai c’est que personne ne me connaissait, ils auraient pu venir me voir jouer et ensuite dire si j’étais nul ou pas, pas de problème. Mais dire que je suis un fake, que je n’existe pas, que je suis un arnaquer alors qu’ils ne m’ont jamais vu jouer et que je joue tous les matchs pourris de l’équipe 5 avec le maillot du PSG, je ne comprends pas. Avant de juger les gens il faut en savoir plus et ne pas parler de ceux qu’on ne connait pas.

Est-ce que tu peux comprendre qu’ils aient eu l’impression que tu te servais du PSG, que tu mentais et qu’ils aient d’abord pensé à défendre leur club ?

G. A : Je comprends leur incompréhension. Mais ce qu’ils m’ont fait, tous les messages, ça a duré trois ans. Mais ils n’ont jamais eu envie d’en savoir plus, ils n’ont jamais eu envie de venir voir les matchs du PSG en équipe 5, ça ne les intéressent pas. Moi je pense qu’ils savaient qui j’étais, que je jouais en équipe 5. J’ai fait un essai au CSK Sofia, tout le monde m’a vu, j’ai joué, ils ont voulu me signer et ce sont des gens qui ne m’ont jamais vu jouer qui ont fait que ça n’a pas marché. C’est dommage car après trois années ils auraient pu essayer de savoir qui j’étais.

Tu avais déjà une petite notoriété du fait de cette histoire, on te connaissais pour avoir menti sur ton CV, comment est-ce que tu gérais tout ça ?

G. A : Ce que les gens qui ne me connaissaient pas disaient ça ne m’intéressait pas. Ça ne m’a pas travaillé, je suis persévérant, et je me disais que si ça n’avait pas marché à Sofia ça marcherait ailleurs. Mais c’est vrai que j’ai arrêté le foot après ça, j’ai fait de l’athlétisme. Mais neuf mois plus tard, un énorme buzz est arrivé après qu’un journaliste de l’Express ait publié un article sur moi qui s’appelait « Le vrai faux footballeur ». Il était totalement faux puisqu’il m’appelait Grégory et disait que j’avais joué à l’Inter Milan… Certains m’ont tourné le dos à cause de ça, c’était un peu triste mais j’ai plutôt vécu ça sereinement parce que je sais qui je suis. Je n’ai jamais volé un centime à personne, j’ai payé mes billets d’avion tout seul, mes hôtels, ce que je voulais c’était être sur un terrain et jouer au foot. On me traite d’escroc mais j’étais un vrai joueur de foot.

Tu n’as jamais eu envie suite à ça de revenir dans un club français et de gravir les échelons petit à petit ?

G. A : Non parce qu’en France et au PSG aussi c’est presque impossible de gravir les échelons. J’aurais pu être Cristiano Ronaldo, je n’aurais pas bougé de l’équipe 5. Et puis j’étais considéré comme un arnaqueur et un mauvais joueur alors que j’ai été joueur pro au Canada, j’ai fait une petite carrière.J’aurais pu mieux faire mais c’est bien la preuve qu’en France on est dans un système dans lequel on ne met pas en avant les qualités des joueurs mais le CV. Et comme je n’ai pas joué de 10 ans à 18 ans puisque mon père me l’avait interdit, je n’avais pas d’autre choix que d’être inventif.

Quels souvenirs tu gardes de cette époque au PSG ?

G. A : Ce n’était pas très agréable, il n’y avait pas une super ambiance, même si je m’entendais bien avec l’entraineur et certains joueurs, notamment Cédric un pote à moi qui jouait arrière droit. D’ailleurs j’ai une histoire de dingue avec lui, j’avais un essai en D1 luxembourgeoise auquel je ne voulais pas aller et je lui ai dit d’y aller en se faisant passer pour moi et il a été pris à ma place ! Ils l’ont signé mais ils se sont bien rendus compte que ce n’était pas moi mais lui était super content. Pour revenir au PSG, c’est vrai que c’est l’un des plus grands clubs du monde donc pour moi, même en jouant en équipe 5 c’était une super carte de visite.

Tu n’as pas un sentiment de gâchis aujourd’hui vis-à-vis du PSG qui est ton club de coeur ?

G. A : Au départ, je suis arrivé au PSG par hasard. J’avais vu un reportage sur France 3 qui disait que le club n’avait pas assez de joueurs pour la section amateur. Moi je venais de Premier League au Pays de Galles, où j’avais signé un contrat dans une ligue semi professionnelle avec un stade de 15 000 places donc je n’étais pas n’importe où. J’ai malgré tout contacté le secrétariat du PSG qui m’a proposé de venir et j’ai atterri en équipe 3, pour moi c’était top. Je m’entraînais et tout se passait bien, l’entraineur me propose de venir disputer un match le week-end. Je me disais donc qu’en jouant avec l’équipe 3 je pourrais peut-être monter en réserve. Le match se passe super bien, je joue milieu de terrain, on fait un très bon match. Le coach change toute l’équipe à la mi-temps, donc tous ceux qui ont débuté vont à la douche sauf moi qui reste pour regarder la fin. A un moment, le milieu gauche se blesse et je suis le seul à être sur le banc donc le coach m’appelle pour rentrer à sa place. J’accepte malgré que je sois froid et sur un débordement je me fais violemment tacler par derrière, et je me fais une grosse entorse de la cheville. On était mi-aout donc c’était vraiment le mauvais timing, juste avant le début de la saison. Je me remets assez rapidement sur pieds malgré tout, et en revenant, le coach m’annonce qu’il a pris quelqu’un d’autre à ma place et me souhaite bonne chance pour le futur. Je passe donc de la possibilité de jouer en équipe réserve du PSG à rien du tout … J’étais vraiment à prêt à tout pour jouer au PSG. Je finis par parler avec le coach de l’équipe 5 que je croise par hasard, et qui me propose de venir m’entrainer. Et là dans ma tête, c’était comme préparer une finale de Ligue des Champions ! Je me disais que si je réintégrais le PSG en équipe 5 je pourrais remonter, mais en fait ce n’était pas du tout le cas. Il m’a finalement signé en équipe 5 mais je ne suis jamais remonté nulle part. L’important était d’avoir la mention PSG sur mon CV, ce qui était suffisant pour moi. Toute cette histoire, c’est la mienne, je ne regrette rien malgré tous ces problèmes. Mais c’est vrai que je suis aussi lié au club pour de mauvaises raisons pour certaines personnes .. C’est dommage.

Tu gardes donc un souvenirs plutôt amer de ces années parisiennes ?

G. A : Oui .. L’histoire aurait vraiment pu être plus belle. Je pense que j’aurais pu jouer avec la réserve. Après je savais que je jouais à un jeu, j’étais obligé de dire que je jouais en réserve alors que j’avais en équipe 5 mais bon, il y a quand même pire que ça …

Aujourd’hui le PSG n’a rien à vois avec celui de ton époque, quel est ton rapport au club aujourd’hui ?

G. A : Je me suis occupé de quelques jeunes du club qui étaient au centre de formation pour des agents qui travaillent en Angleterre. Après je ne connais pas la direction actuelle, je n’ai jamais amené de joueurs au PSG non plus, mais ça restera toujours le club de mon coeur. Tant mieux que le club se soit structuré ainsi, on veut toujours voir notre club gagner.

Est-ce que ton regard de supporter à changé ?

G. A : En fait le regard du supporter a changé pour tout le monde car les gens ne s’intéressent plus au foot, ils préfèrent jouer à la console ou regarder Netflix. Je crois que ça c’est un vrai problème car les joueurs sont complètements déconnectés des fans et moi je le vois. Je crois qu’il n’y a plus cette vérité, cette volonté de dire vraiment les choses, quitte à aller au clash, on est dans une société tellement lisse et ennuyeuse … Même les matchs qu’on regarde sont lisses, les joueurs font le minimum. J’ai travaillé avec des joueurs dans des très grands clubs pro qui me disent qu’ils n’aiment pas le foot et qu’ils préfèrent la NBA. Et quand le club avec lequel ils sont sous contrat joue mais qu’ils sont blessés, ils préfèrent regarder la NBA plutôt que leur club. Pourquoi est-ce qu’on est surpris que les supporters ne veuillent plus voir de football, même leurs propres joueurs ne regardent pas leur équipe … Pour moi il faudrait qu’on choisissent des joueurs passionnés, et non pas seulement doués.

Dans ton livre on sent une réelle envie de réussir et de briller, est-ce que tu n’es pas frustré de ne pas être davantage lié au PSG actuel ?

G. A : Non parce que je finalement je ne cours pas après la gloire ou l’argent. J’ai une histoire particulière, ma grand mère était la fiancée de Maurice Chevalier, j’ai donc un héritage familiale important et j’ai préféré dépenser de l’argent à essayer de vivre mon rêve plutôt que de m’en servir à d’autres fins. Personne ne m’a aidé, j’ai bossé au Mc Donald’s pour me payer cette vie. La lumière et la réussite elle était déjà dans ma famille. Donc oui le PSG actuel fait rêver, mais je garde un attachement au PSG qui n’est pas dû à ça.

Tu as d’ailleurs une anecdote assez incroyable avec l’un des plus grands joueurs du club qui est arrivé sous l’ère QSI. Tu peux nous la raconter ?

G. A : Oui encore une fois c’est assez dingue. Je joue au foot avec des amis dont un qui travaille dans le cinéma qui me dit qu’une production cherche des figurants pour jouer dans une pub pour une célèbre marque de voiture suédoise dont l’égérie est Zlatan Ibrahimovic. Il me demande d’envoyer deux photos à la directrice de casting, ce que je fais, et on me rappelle pour me proposer le rôle d’arbitre dans la pub, le seul acteur reconnaissable de la vidéo. Au début je n’y croyais pas, je pensais qu’ils s’étaient trompés, je n’avais aucune expérience dans ce milieu. On a donc tourné pendant deux heures au Stade de France avec Zlatan Ibrahimovic, un super professionnel, c’était vraiment la folie et complètement inattendu !

Aujourd’hui encore tu restes proche des terrains de foot puisque tu es agent de joueurs, comment est-ce que ça s’est fait ?

G. A : C’était une grande coïncidence puisque après le foot j’ai signé pro au Canada ce qui était un soulagement énorme. Après j’ai bossé dans le sport auto dont deux ans avec Sebastien Loeb en tant que commercial, et puis j’ai revu par hasard mon entraîneur à Levallois qui savait tout ce qui m’étais arrivé. Il a donc voulu que je l’aide pour un jeune qu’il voulait absolument aider à devenir pro. J’ai d’abord refusé, je voulais complètement couper avec le foot qui ne m’intéressait plus du tout. On s’est re croisés quelques fois et il a vraiment insisté donc je suis allé voir un match de ce jeune et c’est vrai qu’il tait hyper doué. Je me suis donc engagé à lui trouver un essai en Angleterre dans un grand club, ça l’a fait rire, il pensait que je mentais. Mais je lui ai finalement trouvé un essai à Liverpool, on est parti ensemble et il a fait une super semaine là-bas. Il a posté une photo de moi sur ses réseaux, et quand je suis rentré à Paris, j’avais des dizaines de demandes de jeunes qui voulaient que je m’occupe d’eux. C’était incroyable pour eux de voir qu’un jeune en U17 DSR aller directement à Liverpool. Alors qu’on est plus habitué en France à gravir les échelons uns par uns quand c’est possible, et à la fin le joueur à déjà 30 ans donc c’est pas ridicule … Moi comme je juge seulement sur les qualités et non pas sur le CV j’ai pu lui faire passer les étapes très rapidement. Aujourd’hui je travaille avec beaucoup de joueurs et notamment Franck Dja Djedje qui a été formé au PSG et qui y a joué en pro ! Je me suis occupé de son transfert du Qatar vers le Kazakhstan.

Tu expliques avoir connu de nombreux agents malhonnêtes tout au long de ta carrière de joueur, est-ce qu’aujourd’hui encore tu penses que tous les moyens sont bons pour y arriver ?

G. A : Non je ne dirais pas ça, il y a toujours beaucoup de joueurs qui signent en trichant, on le sait. Moi la seule chose que je voulais c’était être sur le terrain et avoir un essai. J’ai fait beaucoup d’erreurs et je voulais à travers ce livre permettre notamment aux jeunes de ne pas les refaire. Aujourd’hui, je veux permettre à ceux qui ont le même rêve que celui que j’avais de le réaliser.

Enfin Grégoire, il y a un petit détail qui a retenu notre attention. En 2010 un article du Parisien te présentait comme le « Christophe Rocancourt du foot » ce que tu réfutais Aujourd’hui on peut lire la même formule au dos de ton livre, est-ce que c’est un argument marketing de ton éditeur ou tu as changé d’avis ?

G. A : Non c’est un argument marketing, ça fait vendre. Je ne me considère pas du tout comme Rocancourt, ça m’amuse, ça ne me touche même pas mais c’est vrai que les gens préfèrent les destins tragiques plutôt que les belles histoires. Si j’avais mis « La belle histoire d’Akcelrod, du FC Sens au Canada » tout le monde s’en foutrait.

Au moment où on se parle, Paris est à moins de 10 jours d’affronter Barcelone en Ligue des Champions, quel regard tu portes sur le PSG et quel est ton pronostic ?

G. A : Je pense que Paris peut réaliser une grande saison avec un tel effectif. On a un grand gardien, Navas, qu’on ne met pas assez en valeur, on a quand même Neymar, MBappé, je pense qu’on peut gagner si on arrive à rester solidaire. Je ne pense pas qu’on manque de talent mais plutôt de solidarité. Le talent fait gagner un match, mais la solidarité fait gagner un championnat ou une Ligue des Champions. Donc si Pochettino arrive à faire jouer tout le monde ensemble, je pense que tout est possible. Contre Barcelone, je suis plutôt confiant et je dirais déjà que le PSG va passer, pour mardi prochain je vois d’abord un nul. Si je dois me mouiller je dirais 2-2 puis une victoire de Paris au retour.

Est-ce que tu as un message à faire passer au PSG ou aux supporters ?

G. A : J’avais contacté le PSG au moment de la sortie de mon livre, je trouvais ça drôle de collaborer sur cette histoire et mettre en avant autre chose que Neymar ou MBappé, valoriser ceux qui ne gagent pas d’argent et qui jouent pour le PSG par passion. Ceux qui se tapent deux heures de transport en commun pour aller à l’entraînement, qui rentrent de nuit et qui sont fans du club et prêts à jouer gratuitement. Je n’ai pas eu de réponse mais ce n’est pas grave, j’aime Paris avant tout. Finalement je suis une personne positive et concernant les supporters du forum de “Culture PSG”, j’ai voulu les contacter pour leur envoyer mon livre, car ils font partie de l’histoire, là non plus on ne m’a pas répondu. Ils ont pourtant eu une influence énorme sur ma vie mais bon, ce sont des gens que je ne connais pas, j’aurais préféré qu’on essaye de se parler. Je n’ai aucune rancune ou autre. Les supporters de Paris sont les meilleurs de France, et on a de la chance de vivre dans cette ville et de supporter ce club. Il faut être patient mais un jour ou l’autre, on finira par tout gagner !

Vous connaissez désormais l’incroyable histoire de Grégoire Akcelrod. Alors, véritable amoureux du PSG ou mercenaire prêt à tout ?