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Dans son édition du jour, le quotidien L’Équipe accorde un édito à son journaliste Vincent Duluc sur les sifflets entendus hier au Parc de Princes à l’encontre de Lionel Messi notamment. Allant même jusqu’à qualifier les supporters parisiens de “petits”. Voici notre réponse. 

Les sifflets de la honte ? Vraiment ?

Renouant avec la plus belle tradition du journal pour lequel il travaille, Vincent Duluc se fend d’un édito cinglant et vengeur pour fustiger l’attitude des supporters Parisiens, coupables à ses yeux d’avoir commis le crime de lèse-majesté d’avoir sifflé son équipe et plus particulièrement le plus grand joueur de tous les temps. On n’entrera pas dans le débat de savoir si ces sifflets sont plus honteux que les nombreuses scènes de violences observées dans les stades de France et desquels le Parc des Princes a été épargné. On ne se demandera pas non plus s’il est plus grave ou plus honteux pour l’histoire de ce sport de siffler Messi que de lui lancer une batterie de portable un soir de Classique au Vélodrome. On se demandera en revanche s’il n’est pas plus facile de taper à bon compte sur ces supporters que la France du foot déteste, plutôt que de critiquer des dirigeants dont vous avez tant de mal à obtenir une interview qu’il serait dommage que vous tapiez trop dessus.




Mais surtout, comment faire semblant de ne pas voir que c’est autre chose qui s’est joué hier au Parc ? Je ne crois pas qu’aucun supporter de ce club prenne beaucoup de plaisir à siffler Messi, ou même Neymar. A titre personnel, je n’approuve pas. Mais comment faire semblant de ne pas voir que ce n’était pas Messi qui était sifflé hier mais bien tout ce qu’il représente de la politique sportive conduite par notre direction depuis tant d’années. A la limite, le vrai tort du supporter Parisien serait plutôt de ne pas avoir ouvert les yeux plus tôt. D’avoir voulu croire à un projet qui allait à l’encontre de tous les principes sportifs de base. Le supporter du PSG, c’est plutôt ton bon pote dont la femme le trompe pour la dixième fois consécutive et qui refuse d’ouvrir les yeux. Au mieux, c’est un bon copain et tu le plains. Au pire, ce n’est pas un bon pote et tu le traites d’abruti. On sait depuis longtemps (et plus particulièrement un jour de Remontada, déjà) quel camp a choisi notre quotidien sportif national.

La Une de L’Équipe le jour de la Remontada face à Barcelone.

Pour appuyer encore un peu plus son propos, la plus grande plume (sic) du football Français utilise la caution Lineker pour justifier à quel point le monde entier a été choqué des « sifflets de la honte ». Lineker est choqué ? La belle affaire. Lineker a peut-être oublié qu’il était dans un pays dans lequel les supporters n’existent plus. Votre journal a beau nous faire croire chaque match de Ligue des Champions à Anfield que les poils s’hérissent lorsque s’entonne le « You’ll Never Walk Alone », cela fait bien longtemps que n’importe quel quidam a constaté que les stades anglais s’étaient vidés de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un supporter de foot. Ou pour être plus exact, qu’il avait adopté les codes du « nouveau supporter », qui s’accommodait de claquer 100 livres par weekend pour acheter sa place, son fish and chips et fermer sa gueule. Peut-être que le grand Gary a oublié que le supporter pouvait encore avoir son mot à dire, un certain pouvoir de nuisance et qu’aucun d’entre nous n’a envie d’avoir un Parc des Princes qui ressemble à l’Etihad Stadium.

Enfin, Vincent Duluc a la main lourde lorsqu’il conclut que les supporters du PSG sont « tout petits ». Pour un journal qui n’a cessé de faire des jeux de mots sur les performances du grand Messi (« Le ballon dort », « Le Messie, c’est lui », « Mais si, c’est encore lui »….), c’est assez savoureux. Si les supporters du PSG sont petits, on se demande comment on doit qualifier votre journal.

Ben Labarthozic