16 Juillet 2013, Edinson Cavani rejoint le Paris-Saint-Germain en provenance de Naples. Durant sept saisons, le buteur uruguayen a enfilé les buts et les trophées comme des perles. Il a aussi noué un lien indéfectible avec le public du Parc, conquis par sa mentalité et qui l’a érigé en véritable chouchou. Retour sur le passage d'”El Matador” …
Nous sommes le 16 Juillet 2013. Cela fait 6 mois, depuis le départ de Guillaume Hoarau en Chine, que le Paris-Saint-Germain ne compte plus numériquement de numéro 9 dans son effectif.
Ce jour-là, c’est un attaquant de classe mondiale, très fortement convoité qui rejoint les rangs parisiens. Edinson Cavani ! Après avoir un temps été proche de rejoindre Chelsea, le buteur Uruguayen rejoint le PSG en échange de 64 Millions d’Euros. A l’époque, l’AS Monaco fait figure de concurrent sérieux sur le marché des transferts. En effet, le club de la principauté arrive à s’attacher les services du Colombien Radamel Falcao. Lui aussi très en vogue à l’époque après de belles saisons à Porto puis à l’Atletico de Madrid.
Les dirigeants parisiens répondent avec la signature d’«El Matador». Après trois excellentes saisons au Napoli, le nouveau numéro 9 retrouve son ancien camarade Ezequiel Lavezzi. Les deux joueurs avaient fait les beaux jours du club italien en Ligue des Champions deux saisons auparavant. Mais Cavani va surtout venir garnir un secteur offensif déjà bien étoffé. Jérémy Menez, Ezequiel Lavezzi, Lucas Moura, mais surtout Zlatan Ibrahimovic, il y avait déjà du beau monde. La mission du nouveau coach parisien Laurent Blanc va résider dans le fait de pouvoir faire cohabiter le suédois et l’uruguayen. Les deux ayant des profils d’attaquants axiaux.

Et ça commence fort pour « Edi » ! Nous avons très vite compris à qui nous avions à faire à l’époque. Alors que nous étions embourbés dans un traquenard sans nom face à Ajaccio lors de la 2ème journée de Ligue 1 2013-2014, l’Uruguayen enfila pour la première fois sa cape de super héros. Sur un service de Hervin Ongenda, Cavani décoche sa première frappe décisive en rouge et bleu et laisse éclater sa rage. Une rage qui deviendra sa marque de fabrique. Et qu’est-ce qu’on aimait ça !
Tout au long de sa première saison en France, le Matador va occuper essentiellement l’aile droite de l’attaque parisienne, au profit d’Ibrahimovic, situé dans l’axe. Lorsque l’occasion se présente d’occuper la pointe de l’attaque, il montre également ce pourquoi il a été débauché de Naples. C’est le cas lors d’un après-midi d’octobre, face à Bastia. Il remplace alors Zlatan, auteur de deux buts en première mi-temps. Il trompe à son tour Mickael Landreau à deux reprises dont une fois où il élimine d’une facilité déconcertante deux défenseurs et le gardien pour glisser le ballon dans un trou de souris en angle fermé.
Malgré sa position excentrée, il inscrit 25 buts en 43 matchs et de délivre 6 passes décisives. Le tout en étant double buteur lors de la finale de Coupe de la Ligue remportée face à l’Olympique Lyonnais (victoire 2-1, le 19 Avril 2014). Il finira sa première saison parisienne en étant deuxième meilleur buteur de Ligue 1 derrière Ibra ! Prometteur !
Quel but de Cavani contre Bastia en 2013/14 (4-0)! #PSGSCB pic.twitter.com/5Ya8cBrata
— Histoire du #PSG (@Histoire_du_PSG) January 7, 2016
2014-2015, sur la même lancée
Lors de la saison suivante, le buteur déjà très apprécié pour sa «grinta» , continue sur les mêmes bases. En plus d’une régularité en compétitions domestiques, il se montre très précieux lors de la phase de poule Ligue des Champions (5 buts).
Petit hic ! Cavani et son camarade Lavezzi ratent le stage de mi saison, après la trêve. Les deux joueurs sont punis par Laurent Blanc et son staff et sont suspendus pour les deux premiers matchs de reprise.
Les choses rentrent rapidement dans l’ordre et Edi reprend sa marche en avant. Double buteur en finale de Coupe de la Ligue (victoire 4-0 contre Bastia) et unique buteur en finale de Coupe de France (victoire 1-0 contre Auxerre), il contribue fortement au premier quadruplé historique du club ! Il conclut sa saison de 53 matchs avec 31 buts et 2 passes décisives. Ce n’est pas rien lorsque l’on partage les occasions avec un monstre comme Zlatan Ibrahimovic.

Les saisons se suivent et se ressemblent pour le sud-américain. La saison 2015-2016 ne déroge pas à la règle. S’il trouve toujours aussi facilement le chemin des filets, Edinson Cavani apprécie de moins en moins d’être cantonné à l’aile gauche ou droite de l’attaque parisienne. Il pose un ultimatum à sa direction menaçant de quitter le club afin d’être repositionné à son vrai poste, avant-centre !
Cavani, leader d’attaque et “chouchou” du Parc
Son vœu est exaucé quelques mois plus tard. Profitant du départ de Zlatan, l’uruguayen est replacé dans l’axe de l’attaque par son nouveau coach Unaï Emery.
En cette saison 2016-2017, il explose littéralement son compteur de buts avec 49 réalisations en 50 matchs dont un quadruplé à Caen en début de saison ! Mais paradoxalement, cette saison-là sera très clivante auprès des supporters parisiens. Beaucoup lui reprochent sa propension à vendanger des occasions.
Malgré tout, il est l’un des seuls à tenir son rang lors plus mauvaise saison de l’ère QSI ! Pour la première fois depuis son arrivée, il est l’homme le plus important de la saison. Et même si le titre revient à l’AS Monaco, le public sait que sans Edi, la saison aurait pu être encore bien pire.
Ce statut de « star » de l’équipe ne sera qu’éphémère pour Cavani, puisque dès la saison suivante, Neymar Jr et Kylian Mbappé rejoignent l’effectif. Néanmoins, malgré l’arrivée de ces deux superstars, Edi a désormais un statut appart. Il est le chouchou du Parc !

Les débuts de la MCN
Dès ses premières sorties, la MCN régale à chaque sortie et empile les buts et les victoires à la pelle. Cependant, quelque chose interpelle les supporters… Edinson Cavani ne semble pas parfaitement intégré à ce trio. La complémentarité entre Neymar et Mbappé saute aux yeux. Le numéro 9 semble parfois oublié, mis sur le côté. Deux « affaires » viennent apporter de l’eau au moulin des observateurs. Le « penaltygate » lors de PSG-Lyon en Septembre 2017 d’abord. La victoire 8-0 face à Dijon ensuite. Neymar s’empare d’un penalty qui aurait pu, ce soir-là, permettre à Cavani de devenir seul meilleur buteur du club devant Zlatan Ibrahimovic. Le Parc prend alors la défense de son chouchou dont le statut va être encore renforce un soir de Classique.
Fin octobre 2017, le PSG est mené sur la pelouse du Vélodrome lorsque Cavani hérite d’un coup-franc dans les toutes dernières secondes du match. Les parisiens égalisent sur ce coup-franc et installent cette fameuse « clim » devant des supporters Marseillais dépités ! Le 27 Janvier 2018, il devient le meilleur buteur de l’histoire du club. Son but face à Montpellier, son 157ème, lui permet de détrôner Zlatan Ibrahimovic.
📂 Ligue 1
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) April 13, 2020
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└📂 Edinson Cavani
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Les blessures, le début du déclin
La saison 2018-2019 est similaire pour le Matador à une exception près : les blessures. Jusque-là épargné par ces soucis, il va connaître une saison entachée par ses pépins physiques et dispute moins de matchs que les autres saisons (33 matchs joués). Il reste néanmoins sur une moyenne de buts non négligeables avec 23 réalisations.
Voyant le déclin arriver, Leonardo décide d’aller chercher Mauro Icardi à l’aube de la saison 2019-2020. Ce dernier, profitant d’une blessure de Cavani dès son arrivée, ne se fait pas prier et empile les buts. Mais surtout, à la différence du meilleur buteur de l’histoire du PSG, l’argentin semble s’entendre à merveille avec Neymar et Mbappé. L’urugayen ne se contente plus que de quelques minutes de jeu par-ci par-là, lorsque Thomas Tuchel semble décidé à le faire jouer.
La fin de l’idylle
Le 23 Février 2020, peu avant le COVID, Cavani inscrit son 200ème but sous le maillot parisien ! Il sera célébré en héros à cette occasion. Il ne le sait pas encore, mais il vient de disputer son dernier match devant ces supporters et d’inscrire son dernier but sous le maillot rouge et bleu. Alors que le club s’apprête à disputer le Final 8 à Lisbonne qui l’emmènera à sa première finale de Ligue des Champions, il prend la décision de ne pas la disputer, afin de ne pas compromettre un futur transfert. Cette décision divise encore aujourd’hui au sein des supporters. Beaucoup se sont sentis trahis. D’autres comprennent et préfèrent garder le souvenir d’un joueur qui se sera toujours battu sans tricher, dans l’intérêt du club !

Dans l’histoire
Pour terminer, comment ne pas évoquer les statistiques lorsque l’on dresse le portrait d’un buteur ?Cavani au PSG, c’est certes une immense histoire d’amour entre lui et les supporters, mais c’est également des chiffres impressionnants ! En sept ans dans la capitale, Edi a atteint la barre des 300 matchs disputés, 200 buts inscrits et 32 passes décisives TCC ! Il a aussi naturellement contribué à de nombreux trophées dans la vitrine du club. 6 Championnats de France, 5 Coupes de la Ligue, 4 Coupes de France, 6 trophées des Champions … Joueur étranger de l’année de Ligue 1 en 2016 et 2017 , meilleur joueur de Ligue 1 en 2017, meilleur buteur de Ligue 1 en 2017 ( 35 buts ) et 2018 ( 28 buts ). Et enfin membre de l’équipe type de Ligue 1 en 2014, 2017 et 2018.
Les 200 buts d’Edinson Cavani avec le Paris Saint-Germain. ⚽️🏹 pic.twitter.com/EjjlqQcakW
— CavaniFR 🇫🇷🏹 (@CavaniFR) February 24, 2020
Personne ne saura jamais si sa présence lors du Final 8 nous aurait permis d’avoir une place au panthéon des vainqueur de la Ligue des Champions, mais ce que l’on sait, c’est qu’il sera difficile de retrouver un 9 de cette trempe-là. Sa mentalité, sa « grinta » lui ont permis de se faire une place aux côtés des plus grandes légendes du club. Les souvenirs ces sept saisons ne s’effaceront pas de sitôt. Les drapeaux à son effigie continueront de flotter dans les tribunes et le raisonnement de son nom scandé par le Parc restera gravé pour très longtemps. Merci, Matador !
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