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Après 6 mois dans la capitale, et à un mois du choc contre le Real Madrid, focus sur l’ancien joueur de Liverpool qui éprouve actuellement de grandes difficultés à s’adapter à sa nouvelle équipe. Mais alors, quel est le problème ?




Gini Wijnaldum. (Icon Sport)

Première recrue de ce que beaucoup appelleront le “Mercato du siècle”, Georginio Wijnaldum arrive avec un C.V. plus que solide. Vainqueur de la Champions League et de la Premier League avec Liverpool, capitaine des Pays-Bas (En l’absence de Van Dijk), Paris tient enfin son milieu de classe internationale qui lui fait tant défaut depuis un certain Thiago Motta. Pourtant, 5 mois après son arrivée, force est de constater que l’alchimie n’est pas au rendez-vous. Mais, à qui la faute ?

Alors oui, c’est lui et lui seul sur le terrain. Lui qui rate des contrôles. Lui qui manque une passe. Et même si cela arrive à tous les joueurs, si le poids du positif contrebalançait ces erreurs, alors personne ne lui en tiendrait rigueur. Pourtant, doit-il être le seul à blâmer ? Plusieurs paramètres peuvent expliquer une performance sportive. Reprenons depuis le début.

Une arrivée libre à l’été 2020 en provenance de Liverpool

Arrivé fin Juillet après une élimination en 8ème de finale de l’Euro 2020, le néerlandais fera sa première apparition avec le maillot du PSG dès le Trophée des champions, en fin de match. Il enchaînera par la suite 4 matchs comme titulaire, où l’équipe jouera dans trois dispositifs différents (NdlR : 4-4-2 / 4-3-3 / 4-2-3-1) et où lui-même sera amené à jouer à trois postes différents. D’abord milieu droit contre l’ESTAC, il jouera ensuite Milieu Centre Gauche et même Milieu Offensif en soutien d’Icardi et Mbappé contre le Stade Brestois. Il fera des prestations moyennes, voire même acceptables et encourageantes pour un début.

Pour autant, après ce mois d’août marqué du sceau de l’instabilité, Mauricio Pochettino ne comptera plus sur le joueur, ne lui offrant que des bribes de match pendant près de 2 mois (NdlR : 4 minutes contre Lyon au Parc, 9 contre Montpellier ou encore 7 contre l’OM) et ce, malgré des parenthèses plus que satisfaisantes en sélection, mais qui ne changeront rien au traitement qui lui est réservé.

Au total, celui surnommé amicalement “Gini” aura été présent dans le groupe parisien lors de 27 rencontres pour 14 titularisations, 10 entrées en jeu et 3 matchs où il ne quittera pas le banc. Il jouera à six positions différentes. La plupart du temps Milieu Centre Gauche, mais également Ailier Gauche en coupe de France (Vannes – PSG) ou plus récemment Ailier Droit (Lyon – PSG).

En quête de la bonne formule…

Autre paramètre à prendre en compte après le dispositif dans lequel vous jouez ainsi que le poste, c’est avec qui vous jouez. A l’heure où ces lignes sont écrites, le PSG en est à 110 compositions d’équipes différentes en autant de matchs depuis décembre 2019. Pire, le milieu de terrain, cœur du jeu, le liant entre l’attaque et la défense, a été changé 12 fois lors des 12 derniers matchs. Comment alors créer des automatismes quand l’homme à votre gauche, à votre droite, devant et derrière vous n’est jamais le même d’un match à l’autre ?

Difficile dans ces conditions de trouver des repères pour un joueur qui, rappelons-le, vient de passer cinq années dans un collectif rodé, où le mercato ne servait qu’à faire des retouches, et avec une philosophie de jeu claire portée par l’entraîneur Jürgen Klopp.

Une situation finalement pas si exceptionnelle !

Évidemment, si le Batave était un cas isolé, il serait simple de conclure que la majeure partie de la responsabilité quant à son niveau de jeu vienne de lui, et que son arrivée au PSG relève de la simple “erreur de casting”. Mais si on prend un peu de hauteur, est-il le seul à sous-performer cette saison ? Quid des Neymar, Messi, Paredes, Di Maria, Gueye, etc, tous méconnaissable et en dessous de ce que l’on est en droit d’attendre de tels joueurs au vu de ce qu’ils ont montré par le passé.

Le sentiment qui prévaut quand on voit les prestations de Georginio Wijnaldum, c’est qu’il est “perdu” sur le terrain. Souvent mal placé car il manque totalement de repères auxquels se raccrocher. Mais comment ne pas l’être ? Quand, quittant un cocon, vous changez de club, de ville, de pays, de langue, de culture, de boss, de coach, et qu’en plus, sur le terrain, vous ne jouez jamais dans le même système, jamais au même poste et jamais avec les mêmes partenaires. Vous passez d’une belle maison exposé plein sud à une chambre plongée dans le noir complet. Et si vous avez le malheur de toucher un meuble, on vous le reprochera et on doutera de votre niveau.

Le meilleur moyen d’éviter d’avoir autant de doutes pour les joueurs serait d’avoir des certitudes avec la mise en place de principes simples et forts, collectifs, sur lesquels s’appuyer, afin de tirer la quintessence de chacun. Il serait temps pour le staff et l’entraîneur de trancher. Hormis des individualités qui trop souvent sauvent l’équipe du désastre qui les guettent, le PSG ne fait que de nager en eaux troubles, et ce depuis trop longtemps. Vouloir s’adapter à l’adversaire. Être malléable en fonction du contexte, c’est une arme intéressante et forte quand maîtrisée, mais même un caméléon a une couleur de base…